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On parle de crise

Le 6 février dernier, lors du passage à la salle des loisirs Christ-Roi de Saint-Hyacinthe de la caravane du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), j’ai coanimé avec Céline Magontier, organisatrice au FRAPRU, une rencontre-discussion à laquelle participait une quarantaine d’organismes communautaires et de locataires.


Selon les plus récentes données publiées par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le taux d’inoccupation est de 0,4% à Saint-Hyacinthe et le loyer moyen a augmenté de 4,7 % l’an dernier.

Ce taux, l’un des plus bas enregistrés au Québec, démontre l’ampleur de la pénurie de logements que vit Saint-Hyacinthe. Assez pour parler de crise.

Pendant la discussion, à l’écoute des témoignages, je me questionnais. Je me questionnais à savoir pourquoi une société riche comme le Québec n’est même pas en mesure d’offrir le droit à un logement convenable auprès de l’ensemble de sa population.


Selon Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le droit à un logement convenable ne signifie pas avoir quatre murs et un toit. C’est le droit pour tous de pouvoir habiter dans sa propre maison, au sein d’une communauté, en toute sécurité et de façon à vivre dignement et en paix.


Il y a matière à préoccupations d’entendre une travailleuse d’une maison d’aide et d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale mentionner que faute d’avoir un logement économiquement accessible, certaines femmes victimes de violence se résignent à demeurer dans une relation toxique pour s'assurer d'avoir un toit.


Et on ne parle même pas des difficultés vécues par celles qui sont monoparentales et discriminées par le fait d’avoir des enfants et qui se retrouvent à vivre par dépit dans un logement inadéquat.


Sans oublier la triste réalité des personnes issues de l’immigration qui, attirées par la terre d’accueil qu’est Saint-Hyacinthe, se voient trop souvent qu’autrement se faire refuser la location d’un logement convenable pour divers motifs arbitraires ou par absence d’endosseur, et ce, même si elles sont accompagnées par des organisations reconnues à leur intégration.


Il y a aussi matière à indignation d’entendre un locataire en situation d’invalidité, qui est sur une liste d’attente depuis plus de 5 ans afin d’obtenir un logement social, se voir dans l’obligation de consacré plus de 50% de ses faibles revenus à son logement au détriment de ses autres besoins de base, dont celui de manger.


Ces exemples, concrets, amènent une dimension humaine à une crise qui a pour solution la volonté du gouvernement de procéder à la construction de logements sociaux afin de répondre aux besoins de la population aux revenus modestes.

 

Chronique de Simon Proulx initialement publiée dans l'édition de février 2020, Journal Mobiles

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